• Prologue - Born This Way

    Prologue - Born This Way

    La pluie battait son plein, s'écrasant avec force sur le parebrise, tandis que la volkswagen rugissait sur la route. Dans la voiture résonnait une vieille chanson des Beatles alors que le conducteur se dirigeait plein phares vers Bath.Après le fiasco du week-end, il était pressé de retrouver son appartement en centre ville, loin de la campagne et de ses parents. A la pensée de ses géniteurs sa main se serra sur le volant.

    Depuis quelques mois sa relation avec eux se dégradait à une vitesse fulgurante. Il s'était rendu dans sa ville natale dans le seul but d'arranger les choses. Mais, comme à chaque fois qu'ils discutaient, la situation avait tourné au vinaigre et, une fois de plus, ils avaient finit par se crier dessus. Ils lui reprochaient sa séparation avec Emily. Ça ne marchait plus entre eux et il fallait se rendre à l'évidence. Mais eux, ne voyait pas les choses de cette manière. Pour eux il aurait dû essayer de la retenir, de faire plus attention à cette femme si parfaite à leurs yeux.
    Il serrait maintenant des dents, envoyant un regard rageur à cette maudite pluie, qui n'améliorait pas son humeur.

    Soudain il le vit. Dans la lumière de ses phares un homme se tenait debout sur la chaussée.
    Son pied écrasa la pédale de frein.
    Trop tard.
    Il y eut un grand choc à l'avant de la voiture.
    Il revit le visage d'Emily/
    Puis, au dessus de sa tête, il vit le sol et sa voiture s'écrasa sur le goudron, glissant vers le bas côté.
    Il était sonné, une vive douleur le lançait en haut du dos et il n'entendait rien d'autre qu'un sifflement désagréable. Il sentit vaguement que sa ceinture se desserrait et qu'on le tirait hors de la voiture. La pluie cinglante s’abattit sur son visage alors qu'on le soulevait. Ses pieds ne touchaient plus le sol quand une main se posa à l'arrière de son cou. A travers le rideau d'eau il cru deviner un sourire carnassier et des yeux brûlant d'une lueur orangé.
    « Comme le soleil » pensa-t-il.
    La prise sur son cou se resserra, devint plus douloureuse. Un éclaire de souffrance le traversa.
    Et ce fut la fin.

    A quelques kilomètres de là, dans la maternité de Bath, deux éminents membres de la société anglaise donnait naissance à leur deuxième fille.


     

    Depuis la baie vitrée, Louana regardait la pluie tomber silencieusement sur le lac. Une tasse de thé noir à la main, elle était perdue dans ses pensées. Elle avait abandonnée sa valise à moitié remplie sur son lit. Dans l'après-midi elle devait partir pour une sorte de colonie de vacances, et il fallait bien dire ce qu'il en était, elle n'en avait aucune envie. Elle n'était pas du genre sociable et aurait préféré avancer dans ses études. Elle soupira mais n'arrêta pas pour autant sa contemplation du paysage. Elle entendit quelques coups discrets à la porte et intima à la personne d'entrer. C'était sa tante. Évidemment.

    Malgré son âge, Cassandra était restée une belle femme. Grande et svelte, les matinées qu'elle avait passé à courir pour se maintenir en forme c'étaient maintenant transformée en séances de yoga mais avaient finement sculptées son corps. Elle était étonnamment souple, c'était quelque chose que Louana lui enviait car de son côté elle avait hérité de la caractéristique "bout de bois" de son père. Sa tante lui souriait alors que deux fossettes creusaient ses joues, comme à son habitude ses cheveux roux, indomptables, étaient remontés dans ce qui ressemblait à un chignon et son regard vert semblait analyser les moindres détails de la chambre de sa nièce.

    « Alors, tu es prête ?»

    Elle avait très bien vu la valise encore ouverte sur le lit et pour cette raison Louana ne daigna pas répondre, reportant son regard sur le lac. Sa tante s'avança vers elle, regardant dans sa direction.

    « Ce sera une bonne expérience pour toi.

    - J'aurai préféré ne pas y aller.

    - Je sais. De toute façon tu n'as pas le choix.

    - Je sais.

    - Vois ça comme une partie de ton apprentissage, ce qui est le cas. Tu en apprendras plus sur les Ailleurs, sur les peuples et leurs cultures. De plus tu peux t'y faire des contacts, ça peut toujours être utile pour plus tard. »

    La jeune blonde ne répondit pas. Les arguments de sa tante étaient valables, encore fallait-il réussir à se faire des "contacts". Elles restèrent à contempler l'extérieur en silence avant que Cassandra estime qu'elle devait laisser sa nièce seule.

    « Vous partirez d'ici une heure, tâche d'être prête. »

    Elle n'attendit pas de réponse et quitta la chambre. Le regard de sa nièce s'était posé sur un point dans le ciel qu'elle ne quittait pas des yeux. Bientôt celui-ci survola le lac, se dirigeant vers elle.
    Le faucon passa au dessus de la maison et Louana vida sa tasse.
    Lorsqu'elle sortie de la chambre sa valise était prête.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 22 Août 2019 à 22:45

    Ahhhh déjà un mort -gasp-.

    J'ai hâte de lire la suite. Louana a l'air ravi de partir à la colonie en tout cas mdr.

      • Jeudi 22 Août 2019 à 22:50

        Il faut bien ! Ce serait pas drôle sinon enfin !

        Oui, totalement, elle est vraiment hyper contente d'aller se faire de nouveaux amis (tkt le pouvoir de l'amitié ça va la changer ;) )

        Merci !

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